Pour cette chronique, on se mettra dans la peau, des "Passeurs de Musique".

Après 180 et quelques numéros,  il n'est pas facile de renouveler le genre sur 3 thèmes imposés du Chair de Poule.
Surtout quand la dernière nouveauté de l'année est l'apparition d'une 4e manche, possible que si on a la possibilité de finir avant minuit.

Avec chaque manche à 35 morceaux environ, ça fait 140 morceaux à placer les plus éclectiques possibles pour tout le monde ait sa chance d'en trouver au moins un.
Après en tant que joueur dans un mauvais soir, il est possible de repartir bredouille, mais au moins avec la certitude d'avoir entendu de la bonne musique (ce qu'on dira pour se consoler).

Le summum des thèmes, c'est d'avoir au moins un lien entre chaque.
Je fais un thème météo, je mettrais la pluie en manche 1, le soleil en manche 2 et le vent en manche 3.
Avec l'extra bonus en manche 4,  l'orage par exemple.

Après, on peut très bien faire 3 thèmes sans lien entre eux comme, ce 22 janvier, avec l'année 1989, les métiers et "Vers l'infini et au delà".

Ensuite, pour la préparation de ses listes musicales, le choix du support est désormais à 95% du streaming, des fois agrémentés de Youtube, quand l'artiste n'est pas présent ou de pistes mp3, si on possède physiquement le disque.
D'ailleurs il est toujours possible de mettre en local des mp3s par exemple sur Spotify et de les faire apparaître dans sa liste.

Le degré de préparation ultime (non nécessaire avec des mp3s) et de télécharger sur son disque en streaming, les listes musicales. 
Par ce que bien sûr, il est possible que le bar où vous faites votre sélection musicale ait bien le wifi, mais au cas où pour une raison inconnue, cela ne soit pas le cas, c'est la catastrophe.

En tant qu'arbitre et passeur de musique, d'ailleurs ce n'est pas facile de faire les deux (sauf comme hier), quand on aime bien une chanson ou qu'on la trouve bien pourrie, ou parce qu'on pense que c'est pas facile, on distribue un shot, la plupart de temps, shot maison à base de Picon. Mais  il est toujours possible d'amener son breuvage, comme hier, Gingembre Rhum ou jadis de la Chartreuse, une sorte d'accélérateur de tout, de bruit, de tension, explosivité dans la réponse.

Oui de la tension parce que plus le jeu avance, plus l'alcoolémie de certains participants (cf les shots) montent aussi avec la dose de mauvaise/bonne foi qui va avec, pas facile donc pour l'arbitre de prendre les bonnes décisions, quand deux personnes ont beuglé une réponse en simultané.

Parfois même ces deux personnes n'ont pas dit la bonne réponse, du coup ça rend épique la prise de décision.
Mais au final, tout rentre dans l'ordre car le fairplay reprend toujours le dessus (à un ou deux détails près).

Et puis, il ne faut pas l'oublier où on se trouve, le bar, qui accueille outre les joueurs, ses habitués ou non, des gens de passages, des clients qui profitent de la musique aussi un bon moment autour d'un verre et qui génèrent bien malgré eux, du bruit.

Ce qui fait, au bout de deux heures de joutes, augmenter le volume de façon exponentielle.
Les joueurs, alors,  se rapprochent des enceintes de plus en plus, les autres parlent de plus en plus fort, l'arbitre augmente le son, à la fin, on n'est pas loin d'un capharnaüm dantesque.

Alors bien sûr, hier pour le 185e du nom, on a eu un peu tout ça, car c'est l'essence même du Test à l'Aveugle.
Beaucoup de bruit, souvent pour rien, des échanges, de la convivialité, beaucoup de bière parfois à même le sol, de la sueur et surtout du bon son.

Voici les listes en question:
1989

Les Métiers

Vers l'Infini et au Delà

4e manche, les stations de Métro

Pour la 4e manche, on peut se lâcher et trouver des thèmes récherchés, comme hier, ou il fallait retrouver la station de métro parisienne cachée derrière l'artiste ou le titre, voire l'album.

Par exemple pour Master of Puppets de Metallica, c'était la station Pantin qu'il fallait retrouver.
Mais cela pouvait être plus direct, comme Bel Air de Can ou Madeleine de Jacques Brel.

On a plutôt l'habitude de parler des Blindtest hebdomadaire ou mensuel, pour une fois on parlera "d'un" événementiel.

En effet, le 14 décembre, le Planète Mars qui organisait l'été dernier quelques joutes musicales, avait invité des maîtres dans la matière, Olivier et Fabien, qui jadis en organisaient au Walrus, un bar disquaire, rue de Dunkerque, à Paris.

Le dernier en date au Walrus était un spécial cinéma et cela commençait à dater.

Il y a deux ans, on avait eu droit à un spécial Noël et ce jeudi bis répétita, avec une nouvelle sélection musicale.

Le principe, toujours le même, une criée mais à mains levées, avec Fabien à la musique et Olivier comme arbitre pour donner la parole au participant.

Une centaine de titres en deux manches, quelques shots pour des morceaux émérites et beaucoup de Johnny.

5 équipes au départ avec beaucoup de niveau, dont 3 équipes avec 5-6 personnes, 2 avec 3-4 personnes et surtout des habitués et donc les morceaux partent très vites à part peut être une dizaine, trouvé grâce à des indices mimés.

Le prix pour la Victoire, une bouteille de Champagne.

Presque le dernier Test à l'Aveugle de l'année dans une chaleur de damné.

Beaucoup de monde, une fois de plus, pour un début de semaine, pour le lieu ce n'est pas inhabituel.
Le maître de cérémonie (MC) est cette fois-ci, Christophe, grand amateur de Cate Le Bon (aucun lien de parenté avec Simon), de garage millésimé ou de joyeusetés pop acidulées.

Le gars est venu avec sa propre bouteille, car oui, au CdP, c'est comme ça on peut apporter son manger en temps normal, mais aussi son boire quand on est le MC patenté de la soirée.

Bien sur, il y aura toujours, tradition oblige aussi, les shots de Picon, pour les hommes et femmes de goûts.
Et donc que des shots de la Classe, car chez "Poulet" on ne dénigre pas la musique, on la magnifie.

Les forces en présence ce soir là, la Baule les Pintes, les Chatons Fatales, le Coin du Bar, équipes plus qu'habituées aux joutes hebdomadaires, plus quelques autres qui ont la fâcheuse tendance à changer de nom chaque semaine.
La palme du nom d'équipe revenant cette fois, au Bibi 52's.

3 manches de plus en plus survoltées, la chaleur, le besoin de se réhydrater en permanence font monter les décibels rapidement et l'arbitre (et sélecteur musical) ont de plus en plus à contenir la mauvaise foi bon enfant à défaut d'être brillante, bruyante.

3 manches et donc 3 thèmes, dans l'Ordre, "Tout ce qu'on trouve dans une maison", "Tout ce qu'on peut porter", "Et Triathlon (nage, vélo et course)".

Bon Christophe se fera plaisir plusieurs fois et du coup personne n'arrivera à trouver ces morceaux, que l'on a malheureusement fini par oublier.

Parmi la sélection musicale, un doublon (chose  à peine tolérée) avec la présence de Gandalf, groupe psyché américain, qui rentrera une fois dans le premier thème avec:

Puis dans le deuxième thème avec:

 
Et donc double découverte.

Dans le dernier thème, on aura droit à deux versions de Run Through The Jungle, d'abord par Gun Club puis par les originaux CCR et qui avec un Beatles repris aussi nous mettra notre petit quota habituel de reprises.

Et personne n'est tombé dans piège non plus des Hollies que l'on peut confondre avec justement les Creedence Clearwater Revival avec Long Cool Woman (in a black dress).

Bref encore un bon millésime pour ce lundi, ou la victoire importe peu, seul le plaisir de retrouver quelques morceaux de qualité (ou pas), de blaguer (enfin surtout votre rédacteur), de maudire la qualité sonore ou de faire preuve d'une outrecuidante mauvaise foi.